De sueur et d’os Lise Couzinier Boule d’1,60m d’ « altitude » recouverte de magnésie (carbonate de magnésium), utilisée pour se sécher les doigts par les gymnastes et grimpeurs. Installation dans le cadre du Printemps de l’Art Contemporain, Marseille 2015. Exposition « Envoyer & Recevoir » en duo avec Rémi Uchéda. Atelier Galerie Visualise. 
Cette sphère est un os court dont les trois dimensions sont égales et fait allusion à l’oeuvre de Rémi Uchéda, Drapeau, sur lequel on voit deux os souples de même longueur, en parallèle. La boule immobile incarne le mouvement possible. On l’imagine faisant partie d’une structure plus vaste (squelette ou constellation). Seule, l’os rond, imposant dont la surface reste fragile, couverte de poussière légère et volatile… La magnésie est utilisée pour ses propriétés hygroscopiques (attraction des molécules d’eau de l’environnement immédiat). De sueur et d’os est une planète blanche où la vie peut apparaître à tout instant. La surface évolue sensiblement en fonction du taux d’humidité… Cette oeuvre fait écho à l’idée d’adhérence. Adhérer pour adhérer, la magnésie à forte dose, sature les voies qui avec la sueur, deviennent glissantes comme du savon. Elle est illicite dans certains sites de grimpe. On dénature au profit d’une performance contre-nature. En regardant de vieilles cartes postales des Carrières du Luzenac dans l’Ariège d’où l’on extrait le talc (également du magnésium), je me suis intéressée au thème de l’extraction. Ôter une substance : c’est l’extirper de son milieu, l’expulser du terrain, du territoire. La matière est transformée, brulée, mélangée, entassée, emballée et livrée (les domaines d’applications sont vastes). Pour améliorer le quotidien, c’est le paysage qui se modifie, on creuse, on perce, et la roche diminue. On puise sans cesse dans les richesses de la terre, on laisse notre empreinte. Installation dans le cadre du Printemps de l’Art Contemporain, Marseille 2015
Vue : détail, sommet de la boule, magnésie.
Lise Couzinier 