Manque (2003)

Adaptation de « Manque » de Sarah Kane © 1998- texte français de Evelyne Pieiller, © 1999 L’Arche éditeur et agent théâtral

Scénographie & vidéo

Manque©LiseCouzinier
Manque©LiseCouzinier

En un lieu infini et un temps indéfini, des personnages qui ne semblent pas se connaître, parlent d’amour, d’altérité et du mal-être qui les consume. Face à un travail vidéo d’environ 45 mn tourné en infra-rouge, ces êtres aux yeux de verre translucides paraissent inhumains. A, B, C, et M : les personnages semblent n’être qu’un seul corps. Une intimité stupéfiante où les corps viennent matérialiser les mouvements de l’imaginaire, articuler les secrets de l’intime au prosaïque de la réalité commune. Sont-ils vivants ?
Durant ce film projeté en fond de scène, des corps presque vivants se meuvent avec une extrême lenteur. Sont-ils morts ?
La mort au théâtre, un thème qui fait écho en moi, un chemin improvisé alors qu’elle est souvent considérée comme tabou. Des corps vivants qui se touchent, s’embrassent, s’entrechoquent…Ils hurlent leur mal être, se regardent à travers leur image, comment perçoivent-ils leurs doubles immenses? Ces êtres frôlent l’idée de demi-dieux mais se perdent et ont peur… terriblement peur de la force des mots et s’étonnent de ne pouvoir lâcher prise… Mais leur corps les trahissent peu à peu, se perdent leur repères et s’unissent pour n’être qu’une seule et même entité. Univers de salle d’attente en noir et blanc, mélange de passé et présent, une vidéo surveillance de sentiments et de souvenirs de corps fantômes. Une salle de cinéma de leur propre vie nous est offerte comme une déchirure, un passage à l’acte indéfini, une performance vers l’au-de-là, des anges et démons se débattant pour affirmer leur identité.

Manque©LiseCouzinier
Manque©LiseCouzinier

Création 2003 au Théâtre des Ateliers à Aix-en-Provence.

Mise en scène Alain SIMON-Assisté de Bernard COHEN -Plasticienne scénographe et bande vidéo: Lise COUZINIER -Enregistrement bande son:Wolfgang WESTERMANN & Dan THORENS – Fabrication des décors Jacques BROSSIER – Lumières: Syméon FIEULAINE -Régie: Arnaud CORMIER

avec Alice CHENU, Christel FABRE, Alain SIMON et Dan THORENS.
Production Théâtre des Ateliers d’Aix-en-Provence
Avec l’aide à la production dramatique du Ministère de la Culture – Direction Régionale des Affaires Culturelles Provence Alpes Côte d’Azur et l’aide à la création du Conseil Régional Provence Alpes Côte d’Azur.

Sujet :

Dans Manque, Sarah Kane fait vivre deux femmes et deux hommes. Tous sont perdus, seuls, face à eux-mêmes. Ils parlent, les mots rebondissent de l’un à l’autre, décrivant la douleur de chacun. Seule la mort semble pouvoir les libérer. Sarah Kane n’explique rien, elle est dans sa réalité qui touche aux problèmes de chacun. Dans Manque, ce travail est particulièrement abouti : sa recherche de la réalité contemporaine correspond à la forme qu’elle donne à sa pièce.

 

Crave (2003)

Adaptation of « Crave » by Sarah Kane © 1998 – french text by Evelyne Pieiller, © 1999 L’Arche Publisher and Theatrical Agent. Scenography & video

In an infinite place and an indefinite time, characters who do not seem to know each other, talk about love, about otherness and the malaise which consumes them. Faced with a video work of about 45 min, shot in infrared, these beings with translucent glass eyes seem inhuman. A, B, C, and M: the characters seem to be only one body. A staggering intimacy where the bodies come to materialize the movements of the imaginary, articulate the intimate secrets to the prosaic of the common reality. Are they alive? During this film projected as a backdrop, almost living bodies are moving extremely slowly. Are they dead? Death in theatre, a theme that resonates within me, an improvised path, whereas death is often considered taboo. Living bodies touching, kissing, colliding …

They scream their malaise, look through their image, how do they perceive their huge doubles? These beings verge on the idea of demigods but get lost and are scared … terrified by the power of words and are surprised at not being able to let go … but their bodies betray them gradually, they lose their bearings and get together to be a single and same entity. A universe of a waiting room in black and white, a mixture of past and present, a video monitoring feelings and memories of ghost bodies. A movie theatre of their own life is offered to us as a tear, a passage to the indefinite act, a performance for the hereafter, angels and demons are struggling to assert their identity.

Translation © by Nathalie Letullier, http://www.oui-dizajn.si.

Laisser un commentaire