Ela & Dimitri, in transmedia love

 Exposition en duo.

Lise Couzinier et Cyril Slucki

Préface :

Tout voir, tout jouir, tout avoir, tout consommer. Multiplier les relations immédiates, instantanées, annuler les distances, tout fondre, tout interconnecter. Tel est le programme d’une fatigante postmodernité occupée à nous vendre de l’expérience prête-à- porter, aussitôt faite et aussitôt défaite.

La norme ancienne consistait à s’abstenir et le bonheur n’était qu’une aspiration de philosophe, aujourd’hui la jouissance im- médiate et universelle est devenue le crédo du consommateur- roi – toutes les satisfactions en un clic, un coup de fil. Du coup l’abstinence, la patience, l’abnégation, ne redeviennent-elles pas des valeurs et des attitudes originales ?…

À rebours du “tout tout de suite”, et en en détournant les outils, l’amour-œuvre d’Ela & Dimitri ne se consomme pas d’un trait comme on vide un verre pour se perdre, il se remplit d’œuvres au goutte-à-goutte pour se retrouver “ensemble”. Dans leur dia- logue, l’instantanéité ne sert à rien d’autre qu’à délayer, repousser encore le moment supposé magique de la rencontre, censée précéder la “consommation” de l’acte amoureux, baiser ou baise… et c’est précisément cette double prise de recul, cette double mise à distance, qui vient laisser le temps, l’énergie, le loisir de construire les œuvres, les sentiments, et la relation dans sa ri- chesse de formes, de temporalités, d’échos…

L’instant pur ne produit pas d’histoire. A l’inverse, la stratégie de l’attente – différer la jouissance, faire des moyens une fin et de la fin un moyen d’en reculer l’échéance – démultiplie les occasions d’entrouvrir les petites portes lointaines de l’éternité devant les- quelles se rassemblent patiemment tous ceux qui savent prendre le temps de s’aimer.

Ils entretiennent une correspondance par SMS depuis un mois. Sans jamais se parler, se voir, Ela & Dimitri développent une relation amoureuse et créative. Leurs échanges favorisent l’instantanéité et subliment leur première rencontre dans un hôtel où, ils expérimenteront leur amour et leur créativité, sans jamais s’approcher. Puis, ils projettent un rendez-vous et conviennent d’un lieu : le restaurant « L’Insolite ». Ils ont encore 7 jours pour en discuter et imaginer tous les scénarios possibles. Texte de L. B.

 

Nous ne cherchons pas à explorer les limites de la correspondance amoureuse ou à démontrer l’importance spirituelle du détachement.Notre action n’est pas plus importante que n’importe quelle oeuvre.Nous n’avons pas souhaité vous inviter pour vous livrer notre intimité, mais pour que nous puissions discuter de nos expériences. Cette passion se situant entre l’énergie créatrice et l’élan amoureux, nous ne savons pas s’il est possible de vous en transmettre l’idée. Ce sentiment serait-il le fil conducteur de cette exposition ?

 

Pitch :

Ils entretiennent une correspondance par SMS depuis un mois. Sans jamais se parler, se voir, Ela & Dimitri développent une relation amoureuse et créative. Leurs échanges favorisent l’instantanéité et subliment leur première rencontre dans un hôtel où, ils expérimenteront leur amour et leur créativité, sans jamais s’approcher. Puis, ils projettent un rendez-vous et conviennent d’un lieu : le restaurant « L’Insolite ». Ils ont encore 7 jours pour en discuter et imaginer tous les scénarios possibles.

Preface :

See everything, enjoy everything, have it all, consume everything. Repeat immediate, instantaneous relationships, cancel distances, combine and interconnect everything. This is the program of tedious post modernity which sells us ready-made experience, no sooner done than undone.

The former norm consisted in abstention and happiness was only a philosopher aspiration, nowadays the immediate and universal pleasure has become the principle of the consumer king – all the satisfaction in one click, one phone call. so are abstinence, patience, self-denial becoming values and original attitudes? … At the opposite of « everything right now », and by diverting tools, the love-art of Ela & Dimitri should not be consumed in one gulp as we drink a glass lo lose oneself, it drip-feeds with works, to en up « together ». In their dialogue, instantaneity is only used to pad out, delay again the unproven moment of the meeting, which is supposed to procede the « consumption » of the act of love, fuck or sex… And this is precisely this double detachment, this double distance, which let the time, the energy, the possibility to create works, feeling, and the relation in its richness in shapes, temporality, feedbacks… The sheer instant does not produce history. On the contrary, the waiting strategy – delay the pleasure, transform the means in goal and the goal in means to move it back – multiplies the opportunities to half-open the distant small doors of eternity in front of which patiently meet those who take time to love each other. Text L. B.

 

We don’t try to explore the limits of the romantic correspondence or to demonstrate the spiritual importance of detachment. Our action is not more important than any works. We didn’t wish to invite you to share our private life, but to discuss our experiences. This passion situated between creative energy and rush, we don’t know if we can pass you on the idea.Would this feeling be the main theme of this exhibition?

They have been corresponding by SMS for a month. They never talked, never met, but Ela & Dimitri are developping a creative love affair. Their exchanges enable instantaneity and sublimate their first meeting in a hotel where they will experiment love and creativity, but will never approach each other. Then, they plan a meeting and agree on a place: the restaurant “L‘insolite”. They still have 7 days to discuss about it and imagine all the possible scenarios.

Pitch :

They have been corresponding by SMS for a month. They never talked, never met, but Ela & Dimitri are developping a creative love affair. Their exchanges enable instantaneity and sublimate their first meeting in a hotel where they will experiment love and creativity, but will never approach each other. Then, they plan a meeting and agree on a place: the restaurant “L‘insolite”. They still have 7 days to discuss about it and imagine all the possible scenarios.

 

Les photos de l’exposition :

©LaurentGrino
vue expo photo
©LaurentGrino
vue expo photo
©LaurentGrino
Vue tableau
©Lise Couzinier
série TV amour vue de l’expo
Lise Couzinier
série TV amour
©Lise Couzinier
série TV amour photo d’expo
©Lise Couzinier
vue d’expo des photos série tv amour

 

 

 

 

©LaurentGrino
Photo Ensemble, version Ela (Lise Couzinier)©LaurentGrino©Lise Couzinier©LaurentGrino©LaurentGrino

2 réflexions sur « Ela & Dimitri, in transmedia love »

  1. Sans digi-code on peut apprécier le digi-tal, pas trop d’étale, pas mal de codes,
    mais au final… une histoire qui n’a rien de banal.
    Bravo pour l’expo !!!!!
    Josée

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