Images Magazine, décembre 2006

Article rédigé par Dominique Moulon pour Images Magazine, décembre 2006LE FESTIVAL ARBORESCENCE 2006

Le festival d’art numérique Arborescence a été créé par l’association Terre Active en 2001 à Aix-en-Provence avant de s’étendre jusqu’à Marseille. Les 6 et 7 octobre dernier, Pierre-Emmanuel Reviron et Lise Couzinier, les directeurs artistiques, proposaient un parcours allant de la Friche Belle de Mai de Marseille à l’école Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence regroupant de multiples installations interactives et autres performances en temps réel. Pour cette sixième édition, trois dispositifs de l’artiste pluridisciplinaire Jean-Michel Bruyère se sont ajoutés à ceux s’articulant principalement autour des thématiques de la lumière et du jeu vidéo.
 

Nombreuses sont les créations de Jean-Michel Bruyère, comme l’installation “7 Fuites du Paysage”, conçues pour le festival ou le film “Si Poteris Narrare, Licet” réalisé pour l’“iCinema” de Jeffrey Shaw, qui évoquent le mythe fondateur de Diane et Actéon. Diane, surprise durant son bain par Actéon, dit, selon Ovide, à ce dernier : « Va et raconte que tu m’as vue sans mon voile. Si tu peux le dire, j’y consens “Si poteris narrare, licet” », tout en le transformant en cerf. Diane abandonne alors Actéon à sa meute de chiens qui le dévorent faute de reconnaître leur maître. C’est en 2002, que Jean-Michel Bruyère assemble les 126 films de 6 minutes évoquant cette histoire que tant de peintres ont déjà traitée pour le dispositif immersif nommé “iCinema” et conçu par l’artiste australien Jeffrey Shaw. Lorsqu’il entre sous le dôme de 12 mètres de diamètres autrement appelé “EVE” pour “Extended Virtual Environment”, le spectateur est invité à s’équiper d’un casque audio avec lequel il pilote aussi le projecteur vidéo situé au centre de la structure gonflable. Celui-ci révèle alors l’histoire de Diane et Actéon par les mouvements de sa tête sans jamais pouvoir visualiser l’ensemble de l’image. Ce dispositif représente un des possibles cinémas du futur, mais c’est pourtant à la peinture qu’il se réfère : à la peinture rupestre qui nécessitait l’usage d’une torche pour révéler, les unes après les autres, les scènes dessinées à même la roche, comme aux fresques de la Renaissance italienne dont la monumentalité induit un déplacement du regard.

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